L’oubli agité de ce qui nous exile / 22/03/2019

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Le “CE QUI” de la phrase est le propos de l’exposition.

Je suis exilée dans mon atelier, aussi dans ma vie puisque je vis dans un autre pays que le mien. Plus je vis à l’étranger, plus je me sens Française. De la même façon, l’exil dans mon atelier est une nécessité pour dire à travers mes dessins CE QUI est en moi, CE QUI est mon histoire, CE QUI est mes souvenirs plus ou moins assumés, CE QUI est mes appréhensions du monde proche ou lointain.

Je m’exile pour comprendre pour dire ma singularité. Cette singularité, je la cherche et je la dis dans le dessin avec crayons, peinture, encre, papiers divers, eau…, avec le geste, avec la progression de ma réflexion, avec la vibration de mon âme qui “fait tilt” ou pas, avec une esthétique.

Le geste puissant pour affirmer ma différence passe par des zones de turbulence indispensable (le doute) entre le conscient et l’inconscient. Pour que le geste dise ce qu’il a à dire, il doit OUBLIER le CE QUI pour trouver sa liberté (le lâché prise recherché par l’artiste).

Ma singularité ne peut se partager que si elle est en conformité avec l’affirmation de ma différence. Si je simule, je ne dis rien. Mon “ambition” d’authenticité dans mon approche, dans mon cheminement et dans mon action, permet le dialogue avec l’autre. Ce principe d’honnêteté donne du sens à ma démarche et à notre entente. Nos croyances, nos cultures, nos intérêts, nos esthétiques, nos tempéraments ne sont pas obligatoirement les mêmes.

C’est dans la multiplicité de nos nuances, de nos exils que l’on peut se trouver.
Pour être pluriel … soyons singulier.